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| Début d'une seconde vie | |
| | Auteur | Message |
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Minka Administrateur
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 19/06/2006
| Sujet: Début d'une seconde vie Ven 21 Juil - 7:50 | |
| [HRP] Minka est comme moi : elle se montre parfois (hum … seulement parfois ?) très bavarde et lorsqu’elle écrit, elle n’arrive pas à s’arrêter et encore moins à faire court. Bref, je vous livre ici un petit quelque chose que j’ai écrit il y a quelques jours. Ce sont mes souvenirs de ma toute première soirée passée sur les Sentinelles et qui m’a permis de vous rencontrer … [/HRP] Assise devant la petite table de sa chambre, à l’auberge de Goldshire, Minka tapotait le bout de sa plume sur une feuille vierge en se mordant la lèvre. Elle soupira doucement puis chargea la plume en encre. Depuis quelques temps, mon cœur et mon âme vont mal. Enfin … C’est plutôt parce qu’ils vont étrangement mieux voir même … bien … qu’ils vont mal ou plutôt …différemment. Minka s’arrêta, regarda par la fenêtre puis revint à sa feuille en secouant la tête. Tout ceci est ridicule mais je me suis rendue compte récemment qu’exprimer mes pensées me permettait d’aller mieux. D’ailleurs, c’est le propos de ce …texte. Je devrais probablement déchirer cette feuille puis recommencer mais je me suis promis de ne pas m’arrêter. Si je déchire cette feuille, alors plus jamais je n’oserai recommencer ce travail. La jeune femme reposa brusquement sa plume et saisit la feuille. Elle hésita un instant puis la lâcha et se pris sa tête entre ses mains. Après quelques minutes passées ainsi, elle se remit à l’œuvre. Venons en au fait. Ou plutôt, à ce qui a précédé le fait … ou amené … en fait je ne saurais dire. Mais je sens qu’il vaut mieux commencer par ce début-là. A mon arrivée à Goldshire, j’espérais trouver l’aventure et renouer avec ma foi de paladine. Je me voilais la face. En vérité, j’avais tâché de fuir mon passé en m’enfuyant de Lakeshire. Mais ce n’est pas en s’évadant du lieu qu’on se libère de la tragédie qui s’y est passée. Arrivée à Goldshire, donc, je cherchai quelque mission aventureuse. Mais la forêt d’Elwynn est décidemment une région trop calme … ou plutôt elle l’était à l’époque. Je m’installai alors à l’auberge et tâchai de tromper mon ennui en descendant dans la salle commune de l’établissement. Les quelques ragots et scènes de bagarres habituelles entre ivrognes me lassèrent rapidement et je décidai de passer quelque temps à la forge pour voir si je n’avais pas perdu la main. Lorsque je revins, je fus intriguée par l’étrange scène qui se déroulait dans l’auberge. Il y avait des cris, une bousculade et je vis un homme mourir brûlé vif dans le feu de cheminée sous le regard à peine choqué de deux autres hommes et d’un gnome perché sur une table. Lorsque la foule fut dissipée, je m’avançai prudemment, pour voir s’il y avait une quelconque chance de sauver l’homme grâce à mes quelques pouvoirs de paladin. Malheureusement, il était bel et bien mort, et je ne pouvais rien y faire. Le gnome qui se trouvait sur la table lors du drame me rejoignit près du feu et entama la conversation d’une manière grossièrement banale après un tel drame. Je dissimulai mon trouble et lui répondis. Il se présenta alors. Il s’appelait Santalemon. Minka s’arrêta d’écrire. Sa main tremblait. Elle reposa la plume dans le porte plume avant de tâcher la feuille avec de l’encre et respira profondément pour tenter de se calmer. Des larmes montèrent à ses yeux mais elle les essuya d’un revers de la main en grimaçant. Ravalant sa tristesse, elle poursuivit : Ce petit homme était très amusant et sa conversation me fit presque oublier le cadavre sous mes yeux. Il parlait rapidement mais souvent des hésitations entrecoupaient son discours. Etrangement, de nombreuses personnes dans l’auberge le fixaient d’un regard mauvais alors qu’il me semblait plutôt sympathique. Lorsque je confirmai être nouvelle dans la ville, il me décrit rapidement la région. Lorsqu’il parla d’une maison hantée par un fantôme malfaisant, il piqua ma curiosité. Un instant Minka retint sa plume pour essuyer une larme qui menaçait de noyer ses derniers mots puis elle reprit : Voyant mon intérêt pour le sujet, il me proposa de me mener à cette maison qui ne se trouvait qu’à quelques minutes de marche de là. J’acceptai et sortis de l’auberge à sa suite. Sur le pas de la porte, un homme me prit le bras pour m’attirer en arrière et me murmura : « Méfiez vous, ce gnome est un pervers ». Je haussai les épaules et sortis de l’auberge. J’aurais le temps de me faire une idée par moi-même et je savais me défendre, surtout face à un gnome ! Dehors, nous croisâmes un homme qui voulait nous accompagner. Santalemon refusa, donnant un prétexte idiot. Son comportement me fit sourire (je me rends compte maintenant que cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé) et je repoussai également la proposition de l’homme pour voir où le gnome voulait en venir en m’emmenant dans cette maison. Enfin, nous atteignîmes la maison dite hantée. Je ne croyais guère aux histoires de fantômes mais je dégainai tout de même mon épée, au cas où … Au rez-de-chaussée, deux femmes discutaient sans faire attention à nous. Santalemon me mena à l’étage. Là non plus, rien qui ressembla à un fantôme. J’accusai alors gentiment le gnome de m’avoir trompée. Il m’assura que non et décida de se cacher pour attendre le spectre. L’amusement prenant le pas sur l’agacement, je jouai le jeu. Etrangement, alors que nous étions proches et seuls, il ne tenta rien alors qu’il m’avait fait d’étranges allusions en chemin. Je commençai à penser qu’il croyait vraiment à cette histoire de fantôme. Au bout d’un moment, je sortis de notre cachette, tirant Santalemon de là en même temps. Je lui demandai alors s’il n’abusait pas un peu trop de la boisson. A ce moment, un long et lugubre sifflement nous fit sursauter et le gnome s’enfuit en hurlant. Je descendis à sa suite et me retrouvai sur le pas de la porte face à l’homme qui avait tenu à nous accompagner. Il avait voulu faire une farce au gnome qu’il ne semblait pas vraiment apprécier. Nous décidâmes de partir à sa recherche et nous le trouvâmes sur la place de Goldshire, affirmant à qui voulait l’entendre qu’un fantôme sévissait bel et bien près du village. Je tâchai d’expliquer à Santalemon le tour qui lui avait été joué, mais il ne voulait pas en croire un mot et il avait piqué la curiosité de nombreux badaux qui acceptèrent de le suivre. Je décidai d’abandonner la partie et remontai dans ma chambre me reposer un peu. A nouveau, la jeune femme reposa sa plume. Elle relut ce qu’elle venait d’écrire en fronçant les sourcils. En soupirant, elle chargea à nouveau sa plume d’encre et continua : Je me rends compte que tout ceci n’a rien à voir avec ce que je voulais écrire. Mais sans que je parvienne à savoir pourquoi, coucher ces événements sur le papier m’apaise. Et surtout, je rends à Santalemon ce qui lui appartient. Car il avait raison et j’avais tort. Si je l’avais cru, peut-être que les dramatiques événements de ces derniers jours ne seraient pas arrivés. Minka soupira tristement en regardant sa feuille, les yeux à nouveau embués de larmes. Cette fois-ci, ce n’est pas l’apaisement mais plutôt l’inverse que m’apporte l’écriture. Je vais donc continuer et en venir au fait … ou du moins m’en approcher un peu plus que jusqu’à maintenant. Je passai une petite heure dans ma chambre, d’abord à sourire de ma rencontre avec ce gnome aux cheveux roses, puis je me mis lentement à broyer du noir sur mon passé, à le ressasser sans cesse et à m’appesantir sur mon sort, comme à mon habitude depuis ces derniers temps. La voix de Santalemon me fit sortir de mes sombres pensées. Je sortis de ma chambre après m’être composée une mine un peu plus joyeuse, ou du moins moins maussade, et le vis sur le palier, en grande discussion avec un homme à la mine patibulaire. Lorsque je l’interpellai pour savoir où en étaient ses histoires de fantômes, il eut un large sourire et, ignorant ma question, fit les présentations. Cet homme devait s’appeler Dhaart. Il reprit sa conversation avec le gnome et, sans que j’en comprenne la raison, le frappa violemment. Le petit homme dévala les escaliers sur les fesses et je courrai après lui pour voir comment il allait. Qu’avait-il donc fait pour mériter la haine des habitants du village ? Je ne mis que quelques jours pour le découvrir à mes dépens : coureur de jupons, indiscret, envahissant ; la sympathie à son égard cédait facilement le pas sur l’énervement. Il s’appuya sur moi pour se relever, profitant au passage, j’en suis certaine, pour me lorgner d’un peu plus près. Puis il reconnut quelqu’un derrière moi et partit en courant, criant « Lyféa ! Lyféa ! ». Je me retournai et vis une belle elfe se pencher pour écouter ses plaintes. Me sentant tout à coup délaissée, je sortis de l’auberge pour profiter de l’air frais de la nuit naissante. Je fus bientôt rejointe par un Santalemon tout heureux qui m’observait de bas en haut tout en m’invitant à écouter l’histoire que Lyféa allait conter. Nous fûmes bientôt rejoints devant l’auberge par tout un petit groupe qui accompagnait Lyféa. L’elfe alluma un feu et nous nous assîmes tous autour. Santalemon se précipita pour s’installer à côté de moi. Lyféa commença son histoire et tout le monde l’écouta attentivement. En se remémorant la scène, Minka fut prise d’un petit rire. En vérité, peu des personnes assises autour du feu l’écoutaient réellement, chacun feignant plus ou moins bien l’attention. Je me rappelle d’un homme qui buvait les paroles de Lyféa sans sembler les comprendre, en la regardant d’un air ébahi. Il semblait subjugué par la beauté de l’elfe et il y avait de quoi ! Santalemon, bien que déjà très près de moi, prit un soin particulier à se rapprocher davantage. Son comportement commença à me gêner. Il semblait réellement attiré par moi et sans que je sache pourquoi, il m’inspirait une affection qui m’empêchait de le rejeter durement. Remarquant ma gêne, l’homme assit à ma gauche me proposa d’échanger sa place. J’acceptai et le remerciai, le gratifiant au passage d’un de mes véritables francs sourires, qui sont …ou plutôt étaient rares. | |
| | | Minka Administrateur
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 19/06/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Ven 21 Juil - 7:50 | |
| Minka s’arrêta, hésitante. Elle tapota un instant sur la table avec ses doigts, puis reprit :
Lyféa poursuivait son histoire, uniquement perturbée par les pulsions sanguinaires de Dhaart, l’homme sombre, le poussant à tuer le moindre poulet s’approchant de lui, et par les sanglots de l’elfe qui en résultait. L’histoire parlait d’un papillon, d’un marin et de voyages pour ce dont je me souviens, car je n’étais moi-même pas très attentive : après avoir échappé aux tentatives de rapprochement de Santalemon, je l’observais entrain de s’ébattre avec une gnome qui nous avait rejoint. J’ignore s’ils se connaissaient déjà, mais la gnome céda rapidement aux avances du gnome, et ils s’embrassèrent goulûment pendant une bonne partie de la soirée. Bien malgré moi, je me sentis délaissée et je connus à nouveau, surgissant sans prévenir, une de ces phases de désespoir qui me sont propres depuis …l’événement. Ne faisant même plus mine d’écouter l’histoire, je baissai la tête et sombrai dans mes douloureux souvenirs. L’homme avec qui j’avais échangé ma place autour du feu – le seul qui semblait écouter attentivement l’elfe – détourna son attention du récit et sembla remarquer mon abattement. Je levai les yeux le temps de croiser son regard et de sourire tristement avant de replonger la tête entre mes mains.
Minka interrompit un instant son écriture pour relire ces deux dernières phrases, avec ce même petit sourire si triste sur les lèvres. Elle se remit à l’œuvre en soupirant doucement.
Je remarquai tout juste l’arrivée d’une gnome au comportement et au langage étranges, qui me rappelèrent ces robots dont m’avait parlé un jour un voyageur que j’avais croisé sur le pont de Lakeshire, lorsque j’étais enfant. Son attitude étrange ne suffit pas pour me sortir de mon abattement et je replongeai dans ma tristesse et ma douleur, qui me submergeaient vague après vague. Lentement, les larmes montèrent jusqu’à mes yeux et je ne fis rien pour les arrêter. Je crois qu’une légère gêne s’installa chez une partie des membres de l’assistance lorsque les premières larmes roulèrent sur mes joues. Mon voisin, qui m’avait libérée de Santalemon, me demanda gentiment ce qui se passait. Je tâchai de m’exprimer entre deux sanglots, sans résultats. L’homme me proposa de trouver un endroit plus calme pour que je puisse me ressaisir et je le suivis à l’intérieur de l’auberge, un Santalemon délaissé par sa gnome à mes trousses. Je pris place sur la première chaise que je trouvai, l’homme chassa le gnome qui s’était installé à côté de moi et prit sa place. Petit à petit, je réussis à ma calmer et entrepris d’exprimer les raisons de ma tristesse à cet homme, ou du moins une partie, car bien entendu je ne pouvais pas raconter les événements tragiques de ces dernières années. Cependant, je parlais, et ce que je disais n’était encore jamais sorti de ma bouche. J’ignore ce qui me poussait à me confier ainsi à un parfait inconnu. Peut-être était-ce sa façon d’écouter mes divagations (car vu mes nombreuses hésitations et le peu de détails que je lui procurait, mes paroles devaient ressembler à des divagations) sans paraître me juger, de me laisser parler sans m’interrompre. Quoi qu’il en soit, je crois que pour la première fois, mon âme fut légèrement apaisée. Je m’en rends compte à présent, c’est à ce moment que je du prendre conscience que je ne pouvais garder indéfiniment mes secrets pour moi, si je voulais tourner la page après le
Minka ratura précipitamment ce qu’elle venait d’écrire en étouffant un sanglot. Elle secoua la tête en se maudissant : ce qu’elle avait enfin réussi à raconter à un homme, elle ne pouvait plus l’écrire sur un papier que personne ne lirait jamais. Elle reprit à la suite de la tâche d’encre :
drame. Je restais un long moment à parler avec Elchior, car c’est ainsi qu’il se nommait. J’avais enfin un peu trouvé du réconfort dont j’avais … ou plutôt j’ai tant besoin. Nous fûmes plusieurs fois interrompus – par Santalemon, pas d’autres hommes, par la gnome qui s’avéra effectivement être robot et qui se nommait Hylbot – mais chaque fois, Elchior relançait la conversation, soit pour me permettre de mettre des mots sur ma douleur, soit pour parler d’autre chose afin de me faire oublier ma peine pour un moment, et ce même après les questions plus qu’embarrassantes de Hylbot, que sa nouvelle maîtresse Lyféa avait du lui ordonner de poser, et qui avaient déclenché des rougissements et toux gênées chez Elchior et moi-même.
La jeune femme esquissa un sourire mi-figue mi-raisin à ce souvenir, partagée entre l’amusement et une légère crainte.
Alors que la soirée était déjà très avancée, Elchior me proposa de les rejoindre, lui et ses amis, dans ce qu’il appelait les Destins Croisés. J’exprimai mes réticences à intégrer ce qui se rapprochait d’une communauté, et nous nous découvrîmes alors des points communs : besoin d’une certaine solitude, de calme. Rassurée, j’acceptai. Elchior alla demander l’autorisation à Lyféa de m’intégrer à cette communauté, autorisation qu’elle donna après un temps d’hésitation et avec, il me semble, une certaine réticence. Il était tard et je me retirai pour me coucher. Elchior m’accompagna jusqu’à ma chambre, mais ne n’osa pas dépasser le pas de la porte. Nous nous souhaitâmes bonne nuit, semblant tous les deux partager le même sentiment : hésitants et ne sachant que dire de plus, mais gênés par ce silence. Je me couchai dès qu’il fut parti. Je m’endormis aussitôt et ne rêvai pas : j’avais donc retrouvé un peu de cette paix intérieure que je cherchais désespérément.
Minka posa sa plume et soupira de soulagement. Elle parcourut rapidement du regard le haut de la première feuille couverte de son écriture nerveuse qui s’adoucissait au fur et à mesure des pages, mais se durcissait encore subitement par endroit. Relisant les toutes premières lignes, elle fronça les sourcils.
A présent, je ne sais même plus de quoi je voulais parler en prenant la plume. Je ne comprends plus pourquoi je m’inquiétais il y a quelques instants encore de mon apaisement de l’âme. Alors … cela signifie peut-être que ce travail a fonctionné …L’écriture comme la parole aurait alors réellement le pouvoir de me faire oublier
« Non ! il ne faut pas que j’oublie ! » s’exclama Minka en frappant du point sur la table. Elle sursauta face à la violence de son geste involontaire. Elle resta quelques minutes à regarder le ciel noir à travers la fenêtre puis reprit :
Raconter les événements soulage. Y réfléchir et les ressasser, que ce soit par la pensée, la parole ou l’écrit, n’est pas une bonne chose. Ou du moins, pas pour l’instant. Il vaut mieux que j’en reste là pour le moment. Quand à l’apaisement du cœur …je dois attendre encore un peu plus pour en être certaine.
Minka rangea soigneusement son nécessaire d’écriture puis se leva en saisissant ses feuilles. Un instant elle hésita à descendre dans la salle commune pour aller les jeter dans le feu, mais elle se ravisa et les cacha soigneusement dans son coffre à vêtements, juste en dessous d’une petite poupée en tissu. | |
| | | Elchior Administrateur
Nombre de messages : 318 Allias : Uru&Elchior Date d'inscription : 13/03/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Ven 21 Juil - 10:37 | |
| [HRP] <applaudissements> Bravo ! Très bien écrit. Voici un texte qui va me conduire à tenter d'élever le niveau des miens [/HRP] | |
| | | Narl Meilleur livreur de l'année
Nombre de messages : 151 Date d'inscription : 09/03/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Ven 21 Juil - 12:00 | |
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| | | Minka Administrateur
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 19/06/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Lun 14 Aoû - 13:26 | |
| [HRP] Et voilà : encore plus difficile à suivre et à comprendre, avec toujours autant de divagations, la suite des écrits de Minka, la paladine perturbée aux yeux larmoyants ! Pfiou, ça fatigue drôlement de se placer dans la tête de Minka, m'en vait prendre une aspirine [/HRP] Minka, les épaules affaissées, marchait d’un pas lourd sur la route reliant Northshire à Goldshire. Le nuit était déjà très avancée, mais le soleil n’était pas prêt à se lever. Arrivée à Goldshire, elle entra dans l’auberge. La salle était déserte. En la reconnaissant, l’aubergiste lui fit un petit signe. La jeune femme échangea quelques mots avec l’homme, qui partit ensuite dans l’arrière salle. Minka s’approcha du feu pour réchauffer ses mains glacées. L’aubergiste revint rapidement et déposa devant elle feuilles, plume et encrier. Elle le remercia d’une petite voix et alla s’installer à la table la plus éloignée. Sans conviction, elle ouvrit l’encrier et y trempa la plume. Ce travail d’écriture n’était pas fini. Il est désormais temps de l’achever. J’avais voulu attendre pour parler de l’apaisement du cœur. J’ai bien fait. Pendant un moment, le regard de la jeune femme se perdit dans les flammes du chandelier se trouvant devant elle. Elle ne vit pas l’aubergiste qui s’était arrêté d’essuyer choppes et verres pour l’observer d’un air intrigué. Mais avant d’aborder cela, j’aimerai revenir sur d’autres choses. Car tout semblait être parti pour le mieux. L’écriture m’avait apaisée : maintenant, je pense être capable de parler plus librement de mon passé. Les journées passées à flâner dans la capitale m’avaient changé les idées. Puis il y eut la rencontre avec un gnome, Agesilas. Une rencontre vraiment bénéfique. Il a su m’écouter et me conseiller. Et surtout, il m’a donné la gifle dont j’avais besoin. Douloureuse, mais nécessaire. Ainsi, j’ai pu reprendre confiance en moi et ouvrir les yeux. Tout n’était pas perdu pour moi. A ce moment, je pense que je n’étais pas loin d’achever mon deuil et Agesilas m’a aidé à prendre conscience que je pouvais tout recommencer : ma foi n’est pas aussi perdue que je le pensais, il y a toujours un fond de paladin en moi, je suis jeune et je pourrai, après tout, refonder une famille. Minka grimaça en écrivant ces derniers mots. Elle reprit d’un geste las : Ces espérances d’une seconde vie, je les ai alimentées pendant des semaines, me les faisant miroiter à chaque pas en avant, mais aussi à chaque baisse de moral. Puis la réalité est venue me frapper de plein fouet, annulant tous les progrès que j’avais accomplis. A vrai dire, bien que le choc fut violent, j’aurais du le voir venir, je m’en rends compte à présent.Minka poussa un interminable soupir. Si aucune larme ne monta à ses yeux, c’est uniquement parce qu’elle avait passé les dernières heures à pleurer autant qu’elle le pouvait. Je pensais avoir trouvé cet apaisement du cœur, comme j’aimais l’appeler, avec Elchior. Il m’aura fallu attendre cette nuit pour me rendre compte que j’avais tort. Car presque tout en lui me rappelle Guérain. Enfin …ç’aurait été n’importe quel homme, je crois que ce serait revenu au même. Une chose est sûre, ce n’est pas la faute d’Elchior, et je m’en veux tellement de lui infliger tout ceci. Mais je n’y peux rien, ses baisers, ses caresses, tout me rappelle celui qui a été mon mari. Même cette soirée passée à boire jusqu’à être ivres morts comme celle, il y a des années,qui nous avait donné à tous les deux le courage nécessaire pour franchir le pas. Je tente peut-être de reproduire à l’identique ma relation avec Guérain et si c’est le cas, mon comportement n’est pas correct envers Elchior, ni même envers moi-même. Ca ne peut pas continuer ainsi. Les traits de Minka, qui s’étaient durcis pendant l’écriture de ces dernières phrases, se détendirent et son expression devint plus triste encore. Mais pire encore, j’ai du me rendre à l’évidence : une partie de moi aime toujours Guérain, malgré tout ce qu’il a pu faire. En vérité …La jeune femme réfléchit un instant, les sourcils froncés. Oui, en vérité, je n’arrive toujours pas à croire ce qu’il a fait. Je garde toujours cet espoir fou que ce n’est pas lui qui a commis ces …meurtres. Pourtant, je l’ai bien vu, de mes propres yeux, penché au dessus du berceau de ma petite Nala, le couteau couvert de sang à la main. Le cœur de Minka se tordit douloureusement à l’écriture de ces mots, sa gorge se noua mais elle serra les dents et continua d’écrire, cherchant à s’infliger la claque qui la sortirait de ses rêves délirants excusant son assassin de mari. Je l’avais vu, avant cela, accroupi devant le corps de mon père, l’épée à la main. Pourtant, il y a toujours une partie de moi qui ne veut pas croire cette sinistre réalité, qui s’obstine à penser que puisqu’il n’avait aucune raison plausible de tuer ses proches, alors il ne l’a pas fait. Je suis persuadée qu’il est quelque part, en vie, et seule ma raison m’empêche de le chercher. Mon cœur, lui, partirait bien retourner les deux continents avec le fol espoir de le retrouver et de reprendre notre vie là où tout s’était arrêté. Tout ceci, je le ressentais sans m’en rendre compte mais ce soir m’aura ouvert les yeux. Alors oui, c’est bien certain, mon cœur est loin d’être apaisé.Elle marqua une pause, cherchant comment continuer. Elle leva le regard vers les escaliers menant aux chambres et soupira tristement. Et au milieu de ça, il y a Elchior, ne souhaitant que mon bonheur. Un bonheur qui me semblait plus proche que jamais il y a encore quelques jours …pour mieux s’éloigner, toujours plus inaccessible. Car dans les moments les plus tendres, lorsque, sans que je le veuille, le visage de Guérain vient se superposer à celui d’Elchior, je ne suis pas seulement heureuse de revoir mon premier amour. C’est le visage de mon mari, de l’homme que j’ai aimé mais c’est aussi, me dit l’autre partie de moi-même, le visage de celui qui aura ruiné ma vie, anéanti tous mes rêves et projets, qui m’aura presque fait sombrer dans la folie. C’est un visage que je chérie et que je hais à la fois. Minka s’arrêta pour reprendre son souffle. Encore une fois, je me sens submergée. La léthargie, qui m’avait déjà accueillie il y a quelques années, me tend à nouveau ses bras si séduisants. La tristesse, la mélancolie sont déjà bien ancrées sans que je veuille rien y changer. Je ne peux plus m’accrocher à Elchior comme à un mât dans la tempête, je ne m’en sens pas le courage. D’ailleurs, pourrais-je seulement le regarder en face, au risque d’y voir le sujet de mes tourments ? Maintenant que je connais l’origine de mon malaise, je pourrai tenter de résoudre le problème, de tirer l’histoire de Guérain au clair, mais je n’arrive pas à trouver la volonté de me replonger dans tout ceci. Alors il me reste un dernier refuge puisque je me sens incapable d’affronter la journée à venir. Me plonger dans les songes. Il y a un risque, bien sûr, mais que pourrais-je y trouver de pire que la réalité ? Au mieux, je me construirai un monde rassurant le temps de digérer tout ceci. Au pire, je souffrirai autant que si je reste éveillée. Je n’ai pas à hésiter. J’espère seulement trouver le sommeil.Sur ces derniers mots, Minka rangea ses feuilles dans son sac avec des gestes lents, puis retourna poser la plume et l’encre sur le bar. Elle lança un dernier coup d’œil vers l’escalier menant à l’étage et, soupirant tristement, sortit de l’auberge. Puis elle s’enfonça dans la forêt pour trouver un endroit où elle serait en paix. | |
| | | Arthagor Notre Chouchou
Nombre de messages : 440 Allias : Mage Date d'inscription : 07/03/2006
Personnage Histoire: Niveau d audace:
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Lun 14 Aoû - 16:49 | |
| quel talent...cependant, je suis sur qu'il se passe des choses louches entre Elchior et Minka...son talent déteint sur elle (huhuhu, je plaisante, mais bravo, beau réçit ) | |
| | | Minka Administrateur
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 19/06/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Mar 15 Aoû - 2:02 | |
| Merci Des choses louches ? Je fais jamais rien de louche moi (pourquoi tout le monde me regarde et s'étouffe quand je dis ça ?) | |
| | | Elchior Administrateur
Nombre de messages : 318 Allias : Uru&Elchior Date d'inscription : 13/03/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Mar 15 Aoû - 8:45 | |
| Ca fait longtemps que j'ai pas vu Broddir a Goldshire... de quel droit se permet-il ces insinuations ? Quand on sait pas on ne dit pas | |
| | | Arthagor Notre Chouchou
Nombre de messages : 440 Allias : Mage Date d'inscription : 07/03/2006
Personnage Histoire: Niveau d audace:
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Mer 16 Aoû - 9:25 | |
| Broddir est occupé, c'est tout N'empeche que ..."Oh les amoureuuuxxxxxx" | |
| | | Minka Administrateur
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 19/06/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Mar 22 Aoû - 1:40 | |
| [HRP] La conclusion ... pour le moment [/HRP] | |
| | | Elchior Administrateur
Nombre de messages : 318 Allias : Uru&Elchior Date d'inscription : 13/03/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Mar 22 Aoû - 4:05 | |
| Très joli dessin. Il est de toi ? | |
| | | Voghar
Nombre de messages : 54 Allias : Sur les sommet de Kaz'Modan Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Mar 22 Aoû - 4:14 | |
| Oui, tout a fait excellent, dit nous vite s'il vient de ta plume, histoire que je pleure ^^' | |
| | | Minka Administrateur
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 19/06/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Mar 22 Aoû - 11:59 | |
| Nan nan, je n'ai pas vraiment de don pour le dessin Je tâcherai de retrouver l'auteur ... | |
| | | Minka Administrateur
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 19/06/2006
| Sujet: Re: Début d'une seconde vie Mer 23 Aoû - 10:10 | |
| Et hop ! vous pouvez aller voir la gallerie de l'auteur de ce beau dessin ici : http://teanah.deviantart.com/gallery/ Voilà | |
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